Le vent giflait mon pelage noir, soulevant ma fourrure mouillée sous la pluie battante. Mon souffle formait des volutes de brume, et mes pattes s’enfonçaient légèrement dans la terre gorgée d’eau.

Un bruissement dans mon dos. Deux formes massives émergèrent de l’ombre de la maison. Frédéric fut le premier à s’approcher, sa silhouette grise se fondant presque dans la nuit. Ses yeux jaunes brillaient sous la lumière des fenêtres. Il s’avança et me lécha l’oreille, un signe d’apaisement que je lui rendis d’un léger coup de museau.

Nicolas, lui, était un spectacle à lui seul. Sa robe couleur feu flamboyait sous les reflets humides de la pluie, et ses yeux de miel brillaient dans la nuit. Il hésita un instant, puis pressa son museau contre mon encolure, une marque de soutien muette.

Ils savent que je suis nerveuse.

Soudain, l’air se chargea d’électricité, la magie lupine. Un frisson secoua mon corps de la truffe à la queue. C’était le tour d’Elizabeth et d’Emma. Je me figeai, le regard fixé sur les verrières de l’étage. À l’intérieur, la lumière flottait comme un phare dans la nuit, mais aucun son ne filtrait.

Et puis, un grondement sourd retentit. La pression magique explosa autour de nous. L’air vibra, chargé de leur lutte et de leur douleur.

Instinctivement, je me raidis, mes griffes s’enfonçant dans le sol boueux. Si elles mouraient…

Frédéric frotta son museau contre mon encolure, captant ma panique croissante. Nicolas fit un pas vers moi, hésita, puis se contenta de s’asseoir, les oreilles dressées, le regard rivé sur la maison.

L’attente était insupportable.

Laisser un commentaire