Je m’étais endormie en pleurant. Quand j’ouvris les yeux, la douleur était toujours là poisseuse et étouffante, ancrée jusque dans mes os. Les larmes séchées avaient laissé des traces froides sur mes joues, et mes muscles étaient raidis par le chagrin. Enroulée dans mes draps comme dans une coquille de solitude, je fixais l’écran de mon téléphone, mon seul lien avec Arsène.

Chaque image était une blessure. Son sourire, son regard intense, ces moments qu’il m’avait volés.

Mes doigts tremblaient tandis que je faisais défiler les photos, m’accrochant désespérément à ce qui n’existait plus. Mon cœur battait au ralenti, engourdi par la douleur.

Puis, un bruit sourd frappa à la porte.

Je sursautai, mon souffle s’accélérant brutalement. L’espace autour de moi devint oppressant, trop grand, trop froid.

— Bonjour là-dedans ! lança Charles, sa voix trop chaleureuse pour mon état.

Il entra sans attendre.

Je ne pouvais pas le voir sous ma couette, mais je sentais sa présence. Un poids invisible, une chaleur qui perturbait mon cocon de douleur.

— Je ne veux voir personne, grognai-je, la gorge serrée.

— Tu ne veux pas déjeuner ? insista-t-il, une note d’inquiétude dans la voix.

Un frisson désagréable me traversa. Pourquoi ne pouvait-il pas simplement partir ?

— Je n’ai pas faim !

Les pas de Charles se firent plus légers, mais je savais qu’il ne partirait pas.

 Il n'est plus là… mais la douleur, elle, est restée.
Théodora se réveille seule, le cœur en ruines, noyée dans les souvenirs d’un amour qui l’a trahie.
Chaque photo d’Arsène est un coup de poignard dans la poitrine. Chaque battement de cœur, un rappel cruel de ce qu’elle a perdu.
Et quand Charles frappe à la porte, elle n’est pas prête à laisser entrer la lumière.
Mais parfois, il suffit d’un murmure… pour fissurer une carapace.

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