Je trottinai vers la voiture de Charles, une boule d’angoisse nichée au creux de mon ventre. Dès que je m’installai côté passager, Charles referma brusquement la portière et mit le moteur en marche d’un geste sec.

— Tu accumules les bêtises aujourd’hui, déclara-t-il en scrutant la route devant lui, son ton plus dur que jamais.

Un frisson parcourut ma colonne vertébrale.

Je me tournai vers lui, tentant de lire ses émotions, mais son visage était fermé.

— Que veux-tu dire ? demandai-je, ma voix plus fragile que je ne l’aurais voulu.

Charles expira lentement, ses doigts se crispant un instant sur le volant avant de relâcher la pression.

— Ce matin, tu as quitté tes parents sans leur dire où tu allais, juste pour rejoindre Arsène. Cet après-midi, tu t’es enfuie pour rejoindre ma meute sans même demander son accord.

Ses paroles me blessaient, rajoutant un poids supplémentaire sur mes épaules.

— Arsène m’a rejetée, répliquai-je, d’une voix froide. Alors je fais ce que je veux !

Un silence tendu s’installa.

Les mâchoires de Charles se crispèrent.

— Non, pas du tout. Si Arsène et moi n’étions pas amis, cette fuite aurait pu provoquer une guerre entre nos meutes.

Mon souffle se coupa. Je baissai la tête, mes épaules s’affaissant sous le poids de la culpabilité.

— C’est vrai… Désolée, murmurai-je d’une voix presque inaudible.

Je ravalai un sanglot, la gorge brûlante.

— Je voulais fuir la douleur qu’il m’infligeait.

Charles me jeta un regard perçant, un mélange de désapprobation et d’une autre émotion que je ne parvenais pas à définir.

— Il m’a parlé de votre conversation, dit-il enfin, sa voix plus posée, mais toujours sévère.

Je relevai lentement la tête, le cœur battant dans ma cage thoracique comme un oiseau affolé.

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