Au lever du jour, la meute transmuta à l’exception de Théodora. Les membres attendaient après Charles et Arsène qui se disputaient :

— Je veux que Théodora apprenne à chasser des petites proies. Je croyais avoir été clair ! Grondait l’Alpha.

— Je sais, mais elle s’est bien débrouillée.

Charles gardait son sang-froid. C’était la meilleure solution devant un Alpha colérique.

— Un ordre est un ordre ! C’est une louvette intrépide, impatiente et qui fait un peu trop confiance à son instinct.

— On a tous été comme ça.

— Justement, c’est pour cela que c’est important de faire attention à elle ! Demain, tu prendras ma place dans une équipe de chasse. Je resterai avec Théodora.

En tant qu’Alpha, il voulait veiller sur elle et l’aider à s’épanouir. La jeune fille éveillait son instinct paternel. Sa petite Camille était décédée après quelques minutes de vie. Elle était née prématurément. Il y a quinze ans, les progrès médicaux n’étaient pas aussi évolués qu’aujourd’hui. On ne pouvait pas encore sauver un fœtus né à vingt-deux semaines. Dans ses pires cauchemars, Arsène revoyait ce petit ange miniature dans ses mains. Camille et Théodora étaient nées le même jour de la même année. Quand il regardait la jeune fille, il imaginait son enfant, son sourire, ses regards. L’Alpha ne voulait pas la perdre une seconde fois.

Charles accepta sa décision malgré lui. Ce n’était pas sa meute, il devait donc se plier aux règles de l’Alpha.

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