L’air se chargea en électricité, picotant ma peau. Les poils se hérissèrent sur mes bras. Les petits cheveux se dressèrent dans ma nuque. Léna tomba à genoux, sa transformation commençait. La puissance de sa louve roulait sous sa peau. Son corps grossissait ; ses muscles gonflaient. Son thorax se développait. Son squelette humain se cassait, devenant celui d’un loup. Léna demeurait silencieuse. Je souffrais pour elle. Le craquement sec et saccadé des os qui se brisent me dégoûtait. Recroquevillée dans un coin de la chambre, je fermais les yeux pour ne plus voir cette horreur. J’enfonçais mes doigts si profondément dans mes oreilles pour ne plus entendre que je me perçais accidentellement les tympans. La douleur fut brutale. Du sang s’écoulait de mes tympans. Un silence sinistre se fit. Je demeurais immobile, pétrifiée. Des larmes brûlantes inondaient mes joues. Je refusais de subir cela.

Tout à coup, je sentis la louve de Léna dans la pièce. Je n’avais pas besoin de lever les yeux pour savoir que sa transformation était terminée. Soudain, ma température corporelle augmenta considérablement, comme si j’étais fiévreuse. De violents tremblements secouaient mon corps. J’eus une vision de la louve noire de mes rêves ; elle me faisait face, dans mon esprit. Dressée fièrement sur ses quatre pattes, sa queue panachée battait l’air frénétiquement. Son excitation était évidente. Je sentais sa puissance hérisser les poils de mes bras. Un frisson horrifié traversa mon corps.

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