Je relevai la tête intriguée. Charles avait eu raison : les petits reprenaient des forces.
Comme pour confirmer mes pensées, la porte s’ouvrit, laissant entrer Charles avec sa boîte de prélèvements. Il nous observa un instant avant de poser le matériel sur la table.
— Je vais faire une prise de sang.
Son ton était professionnel, mais je décelai une lueur d’excitation dans ses yeux. Il s’approcha d’Emma et commença son travail avec la précision d’un médecin aguerri.
Je le regardai faire, attentive. Chaque mouvement était fluide, maîtrisé. Il se déplaçait avec cette assurance qui imposait le respect, et sans m’en rendre compte, je retins mon souffle lorsqu’il releva les yeux vers moi.
— Tu veux essayer ? demanda-t-il en me tendant une seringue.
Mon estomac se contracta sous la surprise.
— Tu crois que je suis prête ?
— Tu t’occupes déjà des constantes, et tu es habile. Je sais que tu en es capable.
Je déglutis, consciente du regard d’Elizabeth posé sur moi. Inspirant profondément, je pris la seringue entre mes doigts. Mes mains étaient moites, mais sûres.
— Je vais faire attention, murmurai-je en m’asseyant près d’elle.
J’expirai lentement, trouvai la veine et insérai l’aiguille. L’adrénaline monta en moi tandis que le sang remplissait doucement le tube. Je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi… satisfaisant.
— Parfait, chuchota Charles près de mon oreille.
Son souffle effleura mon cou. Un frisson me parcourut.
Je retirai l’aiguille et appliquai un coton sur la plaie, reculant d’un pas. Mon cœur battait plus vite que je ne l’aurais voulu. Troublée, j’évitai soigneusement son regard.
